– forêt –
230819-201703 - Durée : 51’36

Paroles du début :

À l’envers de l’endroit du chemin habituellement parcouru… en prenant à l’envers le débutement de celui-ci, au chemin de travers, comme ce sera expliqué, on me le dit !
(bref passage d’un moucheron, bzzz, devant le microphone)
On annonçait beaucoup de chaleur, elle est maigrichonne cette chaleur ici encore ; elle est maigrichonne cette chaleur ici encore ; que va comprendre la machine enregistreuse quand il faudra… quand il lui faudra transcrire, hein, cette parole ? Comprendra-t-elle tous les phonèmes, dans ces mots que l’on s’applique à dire pour qu’elle comprenne, la machine !
Chemin humide, chemin de travers humide ! C’est ce qu’on en dit. Les sangliers ont brouté la mare, à sec, humide…
(bzzz du moucheron)
La situation, que vous dit-elle, avez-vous quelque chose à dire ?
Habituellement non, je n’ai rien à dire ; mais quand je traverse des endroits, je sens bien que tout cela me parle ; et d’autant plus que le monde que je traverse est dépourvu de toute humanité, où seulement l’on voit des traces de nos passages… et le regard des autres vivants tout autour, témoigne de cette allure, qu’a le chemin traversé…
Ah ! La mare (ici) a encore un peu d’eau, tout le long du chemin, celui-là de travers ; une dizaine de petites mares coupe le cheminement au moment le plus creux, où s’effectue dans les temps laborieux un ruissellement, moment où il pleut, c’est là que l’eau stagne et ruisselle ; ce sont des fossés qui traversent l’allée, vaguement construits, vieux, très vieux bouleversement que l’on fit au creux de la forêt, pour faciliter le coulement… l’écoulement des eaux et même certain ruissellement la creuse naturellement, cette terre qui supporte toute une panoplie de vivants, inertes ou mobiles, c’est selon que l’on y attache de l’importance, à cette raison d’être…
Et de la teneur de tous ces propos, quel est votre point de vue, que faudra-t-il laisser ?
On n’en sait absolument rien, et ce n’est pas notre souci ; l’envie d’exprimer tout ceci, justement, nous vient à nous, nous obtempérons, nous faisons ce que l’on nous dit au creux de nous, sans savoir pourquoi vraiment ; l’expérience que fait le vivant à se déplacer tout le temps, visiter les lieux, repasser et repasser, de peur d’avoir oublié quelque… quelque chose d’incongru, d’inattendu, en cela… en cela, disais-je, sans risquer le fait d’être outrecuidant ou pédant, comme vous voudrez…
La machine va avoir du mal à traduire, on le sait bien, elle ne comprend pas tout, elle procède par comparaison, par imitation, et ce que l’on dit est d’une subtilité dont elle ne comprend rien, elle n’a pas d’intelligence, elle est au niveau de notre compétence, puisque ce… c’est… ce sont nous qui l’avons construite, la machine, avec toutes ses imperfections ; comparée à un vivant, dont les générations antérieures ont des milliards d’années, la comparaison est vite faite.
Tout cela pour éviter de répondre à ce que l’on me demandait tout à l’heure, parce qu’on ne sait pas quoi répondre ? […]

Transcription brute de la voix (texte non corrigé) : 230819-201703.rtf

- route - (note)
230819-220910 - Durée : 0’16

Après être rentré (de notre promenade, on fait ce constat), le hérisson (trouvé) mort sur la route (nous amenant à la forêt) a été ramassé (ou déplacé ; par qui, on ne sait ? Chose que nous aurions dû faire…).