– forêt

Tracé du cheminement originel : 4,4 km
 

—> 1 : un chemin de travers humide (ponctué de petites mares piétinées par les sangliers)
—> 2 : un pilier de pierre abandonné (base rectangulaire, environ 1x2 m)
—> 3 : un Chêne tortueux au bord d’une mare (ajouter photo)

230601-191811 - Durée : 24’29

Extrait du début :

Hum hum ! On ne dupera personne, ici… Entrée en matière : à l’orée de la forêt, on répète ce qui se produisit hier. On oublia d’apporter quelque machine enregistreuse, celle des sonorités, de la voix et de la forêt, ajouter, à percevoir ce qu’il s’y disait, en sensation, en vibrations. On revient aujourd’hui, ce soir, pour tenter de reproduire le phénomène, révisé la perception, tenter d’ajouter, cette fois, en mémorisant comme l’on pourra, avec approximation toujours, les phénomènes qui nous sous-tendent, qui nous permettent d’exister ; cette mémoire des vivants qui s’affrontent au-dedans, la forêt ! À travers les pas, le rythme des pas, tenter (à nouveau) cette résolution avortée d’hier, où à travers un langage sobre et imparfait, (tenter) de reproduire la sensation, la perception de ces choses qui nous viennent. Dire que l’on ne sait faire autrement, « nous » est vraiment « nous », c’est un « nous » qui ne dit pas « je », « nous » les vivants !
Au début de cet enregistrement, vous entendez quelques oiseaux fredonner quelques airs, des poules, des coqs, un chien, nous étions près d’une petite ferme ; nous rentrons au cœur de celle-ci, la forêt ; nous marchons sur de la mousse, sur des brindilles sur des feuilles fanées, un léger vent odorant, contre nous, nous rafraîchit… alors, tentons de rafraîchir la mémoire ! La mémoire du témoin qui marche, du promeneur, mais aussi, celle de la forêt. Qu’a-t-elle donc à nous dire encore ? […]

(Transcription de la voix à terminer)

230601-193716 - Durée : 9’21

 

230601-194312 - Durée : 5’38

 

230601-194639 - Durée : 2’58

Des êtres… préalables à notre existence, et qui nous fourssisse… fournisse 200 millions d’années plus tard, une énergie que l’on gaspille en à peine deux siècles, c’est étonnant ! Alors qu’il aurait fallu la préserver un maximum, la dilapider petitement, elle a bénéficié à l’essor de quelques peuplements humains, favorisés par l’extraction de celle-ci, cette ressource miraculeuse ; comme à vous vous… comme à vole-vous… qu’en avons-nous fait ?
(les oiseaux discutent autour du promeneur)
Extrait des substances, des plastiques, polluant la planète, un apport de gaz polluant, un échauffement, un confort dans nos déplacements ? Certainement ! Eh, cela est tellement énergivore qu’il ne faudra pas beaucoup de générations supplémentaires pour vérifier la perte de cette même énergie, parce qu’il n’y en aura plus bientôt…
(« tiluiditeeee dihi tidui », ajoute l’oiseau non sans une pointe d’ironie)
C’est ce que nous dit l’oiseau « tu t’égares, tu t’égares ! » me dit-il.
Oui, je vais sur un chemin qui m’emmène loin… de l’endroit où je me fus arrêté, moi, le témoin qui passe au-dedans… la forêt…

230601-195152 - Durée : 5’24

 

230601-195740 - Durée : 5’39

 

230601-201002 - Durée : 3’40

Voilà, nous sommes de nouveau sur le même chemin qu’hier, nous avons bifurqué quelque peu pour forcer la marche, épuiser le corps un peu plus, lui permettre de ne plus trop maîtriser la chose, la fatigue aidant ; « peut-être que cela reviendrait [1], on ne sait jamais » se dit-on ?
(les oiseaux observent le promeneur en bavardant de choses et d’autres)
Les moucherons, les taons suceurs n’arrêtent pas de quémander la sueur de ma peau, il semblerait que je sois à leur goût ? Il faudrait que je tombe inerte, pour qu’ils me sucent totalement…
(exclamation du pinson, dans l’arbre)
… accompagnés de quelques mouches suceuses, de quelques carnivores aidant, mon corps au sein de la forêt, en dehors des chemins, ne persisterait pas très longtemps, il servira de carburant, de garde-manger, à tout le monde ; les rapaces ne manqueront pas de me trouver et de picorer tout ce qu’ils pourront sur la carcasse pourrissante ; c’est que les vivants, ou du moins ce monde est organisé au-delà de ce que font les hommes, il n’a pas besoin des hommes, pour exister, alors que l’inverse est impossible. Les hommes ont besoin de ce monde pour subsister, ils en vivent, ils sont arrivés bien trop tard, dans l’évolution, pour se permettre ce droit de monopoliser toutes les ressources au détriment des autres. Eh, là, je suis devant l’hécatombe d’arbres coupés, des dizaines le long du chemin, et un marigot où des branchages traînent… les arbres restants poussant au bord y ont de drôles de formes ? Un marécage ici, c’est étonnant, il y a encore de l’eau… croupie, l’eau ! Un arbre statuant, tout noir, au bord, avec un branchage tortueux ; on va s’approcher pour voir qui il est ?

230601-201635 - Durée : 1’50

(chants d’oiseaux tout autour)
On s’est approché de lui, on est à un mètre de lui, beaucoup de mousses sur son tronc, entouré de houx, qui le protège, dirait-on ? C’est un chêne, mais… n’a pas le même aspect que les autres, plus tortueux, incliné vers le marécage, il semble en mauvais état ; ses feuilles sont toutes mangées, distordues, il est attaqué ! Il est mourant ? Question… c’est pour ça que l’on ne l’a pas coupé, il est malade ! Alors il traîne là, au bord de la mare ; autour, des branchages de ses frères, des troncs coupés, morts, autour de lui, une hécatombe. On a pris l’habitude de ne plus ramasser les branchages, c’est trop coûteux, on laisse pourrir, on dégrade, les chemins sont couverts de ces branchages, ça gêne tout le monde, plus aucun effort, du moment que la finance n’y est pas… Aucune esthétique, aucun merci, aucune volonté d’entretenir la forêt, comme l’on faisait auparavant, on dégrade seulement ; c’est pitoyable !

230601-202144 - Durée : 7’06

 

230601-202918 - Durée : 4’40

(la fatigue aidant, certains mots sont hachés, oubliés, rendant le discours incompréhensible, par moment ; il faut deviner les manques entre les mots…)

Etc., etc. sur les choses de la boîte, et infinité de réponses en dehors ; dans tout ce qui nous englobe, il y a 1000 discours, sans cesse, nous arrivons, il suffit de trier, vous êtes ouverts, certains plus qu’à d’autres, vous tenter de subsister à travers tout cela en faisant comme l’on peut, on imagine bien la chose, en l’état.
Voilà, c’est une chose qui est venue, on en est certain, à peu près au même endroit, d’ailleurs, on se souvient, il se disait cela : qu’il n’y ait pas de boîtes suffisantes pour contenir tout un monde. Le monde existe parce qu’il y a autour quelque chose d’autre. Ah oui, l’on parlait du préalable des choses, mais peut-être plus tard, demain peut-être, nous parlerions plus de ce qu’on appelle « les préalables » à toutes existences ; nous sommes toujours le produit de ces préalables à nous même. Même cet univers n’existe que parce qu’un préalable exista avant eux (lui), un univers préalable, antérieur, permit son apparition ; on en ignore tout, eh, on en parlait de cela effectivement, hier ! Ah oui, cela revient, on parlait aussi de cette énergie noire, cette matière noire qui compose (composerait) l’essentiel de cet univers[2], et nous subsisterions dans les quelques pour cent restants d’une matière que l’on observe, qui nous entoure et nous construit, en ignorant totalement ce qui permet son existence, à cette matière-là, qui nous construit…
Ah oui, on parlait de cela, effectivement ! Et de quoi d’autre ?
(aboiements au loin)
Nous tenterons d’établir une reconstitution des jours suivants à peu près aux mêmes heures, en repassant aux mêmes endroits, pour tenter de reconstruire la totalité du discours, ou du moins l’essentiel ; la totalité, c’est impossible ! On ne peut reproduire ce qui s’est passé, on n’en captera que quelques bribes ; même en reproduisant exactement le même déplacement, les choses auront changé… De cela, aussi, on parla ; de ce qu’on appelle l’entropie dans le discours scientifique, que les choses se dégradent, mais ne se perdent jamais, elles s’étalent, s’éparpillent ; l’énergie est un phénomène qui s’exprime de la sorte, il se dégrade et il n’est pas réutilisable avec même la même… la même efficacité, c’est toujours plus dégradé à chaque fois ; c’est de plus en plus dur à utiliser.
(un coq chante)
Voilà, on parlait de tout cela, on revient au même endroit du départ, on entend les coqs… À demain, peut-être ?

– route

230601-204351 - Durée : 0’35

Titre du chapitre au sujet du chemin, reconstituant… « reconstitution d’un déplacement antérieur », qui ne dura que quelques heures et dont on a perdu l’information, emmagasiner momentanément dans une cervelle… imparfaite !

Note(s)

  1. ^ La mémoire, le souvenir du récit exprimé le jour précédent, que l’on a oublié d’enregistrer avec une machine enregistreuse…
  2. ^ Hypothèses d’après les théories du modèle standard en vigueur actuellement.