On ne nous laisse pas le choix, cet art (tifice), cet art (tificiel) semble couronné d’une idée : « faire le beau » ; c’est une idée du vivant au creux de soi, afin de flatter, afin d’éblouir quelques-uns, comme de se moquer ou de croire à un aboutissement de ce soi-là… Éblouir ou séduire, afin de se reproduire ou de capturer sa proie, une nourriture comme une autre… Cet art-tifice, se situerait dans cette logique, il serait donc génétique ? Une invention pour survivre, réguler la bête, la machine vivante ? Voyez ceux qui s’offusquent que leur art (tifice) soit relégué à une vulgaire fonction « homéostatique », que certains de leurs gènes s’activent afin de satisfaire « ego » et « désire de plaire », être séduit par l’idée de séduire.
La biologie de nos sens nous joue de ces tours, elle dupe autant qu’elle régule l’être éperdu dans son roman de tous les jours, sa vie bien brève, son art (tifice) est monétisé pour sa survie (rituel des temps modernes), et une croyance où l’individu s’imagine être l’inventeur, le « créateur » de ce qu’il produit ! La chose vivante qui nous anime, s’en amuse et va vous perdre dans ce fantasme, votre « gloire » est passagère, vous voilà relégué à un vulgaire détour et cela vous vexe que l’on vous décrive avec ces atours tout penauds. Cet « Art » très « tificiel » est à la gloire de notre espèce, il dit « voyez comme nous sommes grands, supérieurs, beaux ! », inventeur de notre génie, de siècle en siècle, le leurre avance à grands pas de géant ; l’humaine bête y est tombée pour ne parler que de son soi-disant règne sur cette terre, c’est minable ! Autant que nos guerres sans cesse, pour un butin, celui de l’orgueil (de quelques-uns), pour devenir le maître de qui, de quoi ? Il n’y a qu’un seul règne sur cette planète, celui du vivant dans son entièreté, la chose indéterminée qui nous anime et nous leurre, oui, en grand, toujours dans la même expérience… Chaque être vivant serait une expérience en cours, afin de « voir comment ça fait » une existence construite comme ceci ou comme cela, un génie ou un cancrelat ; c’est le même processus depuis longtemps, chaque vie se cherche et ne sait ce qu’elle doit trouver ; chaque vivant semble ignorer le fondement de ce qui l’anime (qui connaît ceux qui s’ingénient au creux de nos viscères ?)…
Tout est relié à notre insu, notre cervelle nous relègue à de vulgaires tâches d’exécutant ; pour les humains, ce sera celui de n’être qu’un outilleur du vivant, ces machines qu’il croit (le leurre est malin) construire que pour lui ne sont qu’une extension de sa tâche, un robote coupe les blés à sa place ; ou encore, c’est pour une guerre qu’il construit ce char, cette bombe… le vivant parfois, cafouille, merdoie, s’égare et génère des êtres stupides ; l’erreur, la bêtise n’est pas un simple mot (maux), elle fait partie du décor…

La vie cherche (à travers ses progénitures), parfois trouve, mais la plupart du temps s’égare et se perd, le plus grand nombre en fait la triste expérience à travers une existence douloureuse ; comme cet enfant né dans un tel capharnaüm dirait à ses parents : « pourquoi m’avoir fait naître dans un tel lieu ? » Tout cela dans une dépense d’énergie qu’il faut (faudrait par nécessité) sans cesse contraindre pour ne pas l’épuiser trop vite, sur cette planète où les ressources sont limitées… On n’est pas l’inventeur de soi-même, ni les formes du vivant, ni une étoile, ni l’univers ne se sont inventés d’eux-mêmes, tout cela résulte de faits préalables (un extérieur) ayant provoqué une naissance ; les choses ne s’inventent pas d’elles-mêmes, fussent-elles vivantes ! Il y eut toujours quelques éléments précurseurs pour que votre monde advienne, cela semble évident ? Même un dieu quelconque eut pour géniteurs des causes préalables pour qu’il apparaisse.
Naître seul, cela ne se peut pas, il faut un monde préalable pour que vous puissiez y apparaître. Ce monde vous construit et vous permet d’exister, tout est interdépendant, on ne naît jamais seul…

(à suivre)