Recette « fessée de dictateur à la déconvenue » :

« Prenez un dictateur fraîchement “non élu”, évidemment ! Ayant accaparé le pouvoir après un coup d’État réussi, autant que possible, attention ! l’approche s’avère parfois difficile, il sera sur ses gardes et de gardes, il en aura ! Et quand il ne s’y attend guère, pincez-le hardiment par le pantalon à l’aide d’une machinerie adéquate dont nous vous donnons les plans ci-après, soulevez-le, défroquez-le, infligez-lui une fessée mémorable dont il se souviendra toute sa vie ; recommencer s’il vitupère et proteste, jusqu’à épuisement ; à l’instant où il chiale (craque, s’effondre en pâmoison ou pleure), cela devient parfait, la bête est vaincue par l’âme et le corps, épuisée comme le taureau dans une arène ; déposez-le aussi délicatement que possible, pour montrer à tous que vous n’êtes pas une brute, tout de même, et laissez-le se renfroquer bien tranquillement ; permettez-lui de mijoter un certain temps qu’il rumine cette fessée au vu de tous ! Ah oui ! J’ai oublié de le préciser, vous devez l’élever au-devant d’une foule, car cela n’a pas beaucoup d’intérêt autrement et manquerait de sel ; ensuite, et bien, après qu’il eut mariné dans son jus, puis ressassé maintes expressions verbales et haineuses diverses, laisser monter jusqu’au paroxysme la décrépitude de son esprit, juste au point où il désire rompre avec sa honte et manifeste des représailles ; là, éventuellement, si vous sentez quelques relents de roussis, reprenez-le, élevez-le, redéfroquez-le et fessez-le de nouveau pour satisfaire à la demande générale, que cela suscite des applaudissements, autant que possible, ce sera plus mémorable, c’est l’idéal ; rebaissez-le, laissez-le se renfroquer et également mijoter à nouveau ; si vous percevez, ne serait-ce qu’un soupçon du désir de rompre, insinuez-lui doucement à l’oreille, ou à partir d’un écrit si vous préférez ; mieux directement introduit au creux de sa mémoire avec l’aide d’un quelconque geste à votre convenance puis apprécié comme une délicatesse, une amabilité, une élévation d’esprit. Bref ! une expression qui dirait par exemple : “jetons les armes par-dessus bord… bon d’accord, arrêtons les haines et le drame !” Et de le voir accomplir ces quelques efforts ajouterait ces gestes qui amoindrissent les hostilités et les déconvenues ; vous pourriez crier “victoire !” à cet instant… Mais s’il n’obtempère pas, n’hésitez pas, relevez-le, refessez-le ; qu’à force, s’il s’avère coriace il finisse par céder, à votre invective subtile et non brutale, vous remarquerez ? Nous proposons que vous éditiez ensuite quelques lois, à transmettre à tout un chacun, et évitiez peut-être, que certains puissent de nouveau “dictaturer le monde”, comme le tenta celui qui fut fessé ; qu’ils ne puissent recommencer ni s’en inspirer, ou ne souhaitent plus réitérer l’incartade fâcheuse et y trouvent une façon d’omettre l’indésirable, pour qu’ainsi l’on ne corrige plus le garnement, afin que tous retrouvent le chemin d’une paix raisonnable ; enfin, n’espérons pas trop des hommes tout de même, qu’ils puissent évoluer de la manière la plus supportable possible. »

Tentative d’accaparement avorté d’un dictateur devenue zombie, après un fessage réussi sur sa personne (en gros, il essaye de se venger, méchant qu’il est encore un temps)
 

Cette recette, vous pourrez aisément vous en apercevoir, générera des effets relativement intéressants ; de plus, l’obstination que vous ajouterez dans votre raffinement, à l’exécuter assidûment, apportera toute sa finesse au goûteux mets ainsi obtenu ; vous pourrez vous en délecter jusqu’à plus soif, chose devenue salutaire et contagieuse, je m’en souviens ; alors n’hésitez pas je vous le redis : élevez-le, défroquez-le, fessez-le, autant qu’il se doit, reposez-le et laisser mijoter… c’est le principe ultime, on ne trouve pas meilleure manière pour calmer l’esprit dictatorial le plus obnubilé, le plus exigeant qui soit ; et je vous précise que cette manière fut expérimentée dans d’autres mondes bien des fois, avec des résultats absolument merveilleux, les tyrans se transformèrent en gens charmants par la suite et l’on plaisantait avec eux sur ces fessages inappropriés et incongrus ; cela apportait toujours une joie et une délectation d’en parler au travers de soirées devenues… aimables ; donc, voilà ma recette. Vous le constatez, elle s’avère toute simple, et faites-en bon usage.