Je suis la petite anfractuosité en pente où l’eau s’écoule… je rigole !
Et dans la rigole, je charrie les idées vagues d’un matériau indistinct et sans savoir ni comprendre absolument la teneur de ces scories indéniables, le flux de mon ruissèlement amène à vous une réalité absorbable, c’est affaire de goût, la couleur reste envisageable, selon vos sens, elle virera au rouge, au vert, au bleu, selon la qualité de vos yeux, elle virera aux ombres de la nuit, pour revenir au grand jour, vieillie d’un ou deux jours nouveaux, comme c’est d’usage à chaque instant, un nouveau paysage, le temps d’un changement où certains meurent et d’autres naissent à l’envers du décor, ce que la boue laisse, je rigole encore ! Aucuns gravats ne me recouvrent dès lors, tant que pisse le fluide qui me traverse, ma crevasse enfle toujours ; à moins qu’une route nouvelle, un chemin propice, dérobe mon ventre mou, l’arrondisse et le comble, je déverse, je déverse, et alors ?