Il y eut le temps des dinosaures, il y a le temps des hommes, il y aura le temps d’après, où les témoins ne seront plus les mêmes…
Il n’y a pas d’auteurs, il n’y a que des témoins, ceux qui inscrivent sur des supports divers et variés le passage du temps et sans cesse au-dedans, ce qui nous enlace, fait naître, exister et mourir, pour renaître sans cesse sous diverses formes…
Il n’y a qu’un auteur, c’est lui le maitre d’œuvre, l’artiste, le principe vivant animant les existences qui en sont imprégnées, sur cette planète… une planète vivante…

  • Quoi que vous fassiez, vous racontez une histoire, un mythe, une fable, une illusion, c’est un leurre en cours d’agitation, le vôtre, la parole, le geste, la trace, l’icône, tout sert à encrer ce qu’on appel un savoir, une relique, un totem, il suffit d’y croire, c’est ce que beaucoup font : ils croient, à tout, à rien… (on est construit comme ça, du moment que cela apaise, stabilise, rassure ; la bête avance tant bien que mal, elle progresse, à la recherche d’un nouveau leurre que la chose vivante au-dedans de nous insinue, pour expérimenter de multiples variations, et c’est là que l’individu « croit » créer ce qu’il ne fait que construire, un processus ingénié par la chose vivante en lui ; c’est très malin, le leurre sert à ça, il est homéostatique)
  • Mais alors, les autres ?
  • Oh, les autres, ils sont abattus, ce roman (que sont nos vies) n’a aucune vertu…
  • Ils meurent ?
  • Pas tout de suite, qui en réchappe d’ailleurs ? (faire semblant vous sauve un temps)

(à suivre)